876, boulevard Curé Labelle, suite 209
Blainville (Québec), J7C 2K9
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Qu’est-ce qu’un cancer de la bouche (cavité buccale)?Le cancer de la bouche (cavité buccale) fait partie de la famille des cancers de la tête et du cou, aussi appelés cancers des voies aérodigestives supérieures. Il est caractérisé par l’apparition, le développement et la propagation de cellules anormales dans la cavité buccale. Il affecte principalement les régions et les structures suivantes :
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Les structures affectées par le cancer buccalParmi les structures les plus souvent affectées par le cancer buccal, on retrouve plusieurs d’entre elles dans la partie inférieure de la bouche, soient la langue, le plancher de la bouche (sous la langue, surtout près du frein lingual et le côté de la mandibule sur lequel la langue repose) et la lèvre inférieure. D’ailleurs, de tous les cancers buccaux, plus de la moitié se situent sur les côtés et le dessous de la langue. Outre les structures inférieures de la bouche, le cancer oral affecte aussi le palais mou et l’oropharynx. Très rarement, il peut se manifester à l’intérieur des joues (la muqueuse jugale), sur les gencives, sur les glandes salivaires et au palais dur. |
Types histologiques des cancers de la cavité buccalePlus de 90% des cancers buccaux prennent naissance dans les cellules squameuses (plates) qui tapissent la cavité buccale. Ce type de cancer est identifié comme un carcinome épidermoïde, connu aussi sous le nom de carcinome spinocellulaire, une tumeur maligne agressive. Heureusement, cette tumeur est la plus facilement détectable à l’œil nu, mais aussi celle qui se répand le plus rapidement. Les autres types de cancers de la bouche comprennent :
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OrigineUn bon nombre de cas de cancers oraux prennent naissance directement dans la bouche lorsqu’un ou plusieurs facteurs de risque, décrits plus bas, sont réunis. Certains autres prennent naissance ailleurs dans le corps, par exemple dans la cavité nasale ou les sinus, et se propagent jusqu’à la bouche sous forme de métastases. À l’inverse, un cancer situé sur la langue ou sur le plancher buccal produit souvent et rapidement des métastases à distance, c’est-à-dire qu’il se propage dans d’autres régions du corps. Parmi ces régions particulièrement susceptibles d’être touchées, on compte les ganglions lymphatiques du cou. |
Conséquences du cancer buccalLe cancer buccal demeure aujourd’hui méconnu. Cependant, les gens qui en sont atteints ne peuvent jamais l’oublier, car il touche une région du corps, la bouche, qui est fréquemment utilisée, soit pour manger, pour parler et même pour embrasser. Le cancer de la bouche peut donc diminuer considérablement la qualité de vie de la personne qui en souffre, car il apporte souvent son lot de problèmes selon la partie de la bouche affectée. Parmi les problèmes directement reliés au cancer, on dénombre la sécheresse buccale, des douleurs ou des inconforts durant la mastication, la déglutition et l’élocution et même l’altération ou la perte totale du goût et parfois de l’odorat. Certains problèmes sont plutôt secondaires, soit une gêne de se présenter en public ou de communiquer avec les autres dans le cas où des structures anatomiques externes sont touchées par le cancer. Dans les cas les plus désolants, certains cancéreux peuvent subir des pertes financières importantes si le cancer les pousse à quitter leur emploi ou encore à prendre leur retraite de façon précoce. |
Statistiques canadiennesSelon les estimations de la Société canadienne du cancer, plus de 4 400 nouveaux Canadiens auraient reçu un diagnostic de cancer buccal en 2015. Environ 1 200 Canadiens en seraient morts durant la même période. Le taux de mortalité normalisé selon l’âge chez les hommes a chuté à 45%. Celui des femmes est resté stable dans les années 2000, possiblement à cause du fait que les femmes sont moins nombreuses à fumer et que le tabac est un des facteurs de risque les plus importants pour ce type de cancer. Toujours selon les estimations de la Société canadienne du cancer pour l’année 2015, le cancer de la bouche est le 9e dans la liste des cancers qui touchent le plus les Canadiens masculins avec 2 900 nouveaux cas, bien derrière celui de la prostate (24 000 nouveaux cas), colorectal (14 000 nouveaux cas) et celui du poumon (13 600 nouveaux cas). Les nouveaux cas de cancer de la bouche chez les hommes au Canada représentent 2,9% de tous les cancers diagnostiqués. Les femmes sont moins frappées par ce cancer avec 1 450 nouveaux cas estimés au Canada pour 2015, le relayant au 14e rang des types de cancers, loin derrière le cancer du sein (25 000 nouveaux cas), du poumon (13 000 nouveaux cas), colorectal (11 100 nouveaux cas) et du corps de l’utérus (6 300 nouveaux cas). Le cancer buccal aurait représenté 1,5% des cancers décelés chez les femmes en 2015. Au Québec, environ 680 hommes auraient reçu un diagnostic de cancer de la cavité buccale en 2015 (2,7% de tous les cancers), comparativement à 350 pour les femmes (1,4%). Les probabilités de mourir du cancer de la bouche au Canada sont de 0.5% chez les hommes (810 décès estimés) et de 0.3% chez les femmes (390 décès estimés). Fait intéressant : c’est un cancer qui n’est diagnostiqué que très rarement chez les moins de 40 ans pour les hommes et les moins de 70 ans chez les femmes. Cependant, ce cancer atteint de plus en plus de personnes âgées de moins de 40 ans, à cause du lien qui a été récemment confirmé par plusieurs études entre le cancer buccal et le VPH-16, une souche du virus du papillome humain (VPH) contracté lors de relations sexuelles orales avec quelqu’un qui en est atteint. Bien que le cancer de la cavité buccale demeure tout de même un cancer rare, il n’en demeure pas moins qu’il doive être décelé tôt pour maximiser les chances de survie, ou du moins pour minimiser les impacts négatifs sur le patient qui en est atteint. Selon les statistiques énumérées par l’Ordre des dentistes du Québec (ODQ), le taux de survie d’un patient atteint d’un cancer buccal de stade I (tumeur de 2 cm ou moins de diamètre sans métastases) est de 80%. La mauvaise nouvelle est que la plupart des cancers de la cavité buccale sont détectés alors qu’ils sont au stade IV (tumeur de grande taille ou qui a envahi des structures importantes du visage avec ou sans métastases, selon que le cancer soit de stade IVA, IVB ou IVC); le taux de survie dans ces cas avancés n’est que de 20%. Parmi les principales raisons qui expliquent pourquoi ce cancer est souvent diagnostiqué tard, on compte un pourcentage significatif de la population qui ne visite pas un dentiste régulièrement, surtout les gens qui portent des prothèses dentaires, ainsi que l’absence d’un programme de dépistage de ce type de cancer dans le domaine de la santé publique. En moyenne, le taux de survie après cinq ans est assez décevant (moins de 65%, et ce, depuis une trentaine d’années). Le taux de survie dépend beaucoup de certains facteurs, tels que le sexe de la personne atteinte (les hommes en meurent plus que les femmes), la région touchée et le stade du cancer lorsque le diagnostic est posé. Heureusement, il est un des cancers les plus faciles à voir et à diagnostiquer, car un examen visuel et tactile par un professionnel de la santé buccodentaire est souvent suffisant. Les séquelles que le cancel buccal laisse chez les survivants peuvent être importantes et incluent des changements de l’apparence du visage dus à l’étendue du cancer, ainsi qu’à l’ablation chirurgicale de structures anatomiques dans la bouche et autour de cette dernière. Ces changements peuvent altérer l’estime personnelle du patient, en plus d’hypothéquer certaines fonctions primaires de la bouche, soient la déglutition (la fonction d’avaler) et l’élocution (la capacité à parler). Référence : http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/oral/statistics/?region=on |
Signes et symptômes du cancer de la boucheIl est primordial de consulter un.e dentiste rapidement si vous décelez un changement dans l’aspect de votre bouche, que ce soit au niveau de la grosseur, de la couleur ou de la texture des tissus ou si de nouvelles sensations apparaissent, telles que décrites ci-dessous. Ces changements pourraient cacher une croissance anormale de cellules pouvant mener à l’apparition d’un cancer. Cela étant dit, ces signes et symptômes n’indiquent pas nécessairement la présence d’un cancer, surtout s’ils sont passagers, mais il vaut mieux consulter s’ils perdurent plus de deux semaines. |
Des blessures ou des plaies (ulcères ou lésions chroniques) inexpliquées et souvent indolores à l’intérieur de la bouche ou sur les lèvres qui saignent et/ou qui ne semblent pas vouloir guérir d’elles-mêmes à l’intérieur de deux semaines. Une masse, une excroissance ou un gonflement localisé dans la bouche, sur la langue, dans la gorge ou sur les lèvres. |
Une plaque blanche épaisse (leucoplasie) ou une plaque rouge foncé (érythroplasie) non détachable et plus ou moins étendue qui peut se retrouver sur la langue, sur la gencive ou sur les lèvres. Ce genre de plaque peut aussi être à la fois blanche et rouge; on l’appelle alors érythroleucoplasie. |
Autres signes et symptômes du cancer de la bouche
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Facteurs de risque du cancer de la boucheComme tous les autres types de cancer, plusieurs facteurs (comportements, conditions ou encore substances) augmentent les risques de développer des cancers de la bouche. De plus, lorsque certains sont combinés, le pourcentage de risque de développer un cancer buccal est encore plus grand. Heureusement, plusieurs d’entre eux peuvent être évités. Facteurs de risque connus du cancer de la boucheLes facteurs suivants ont été maintes fois prouvés, appuyés par de nombreuses études et statistiques, comme faisant augmenter considérablement le risque de développer un cancer buccal. |
Le tabacLe tabac, sous toutes ses formes (cigarette, tabac à priser, tabac à mâcher, cigare, pipe, etc.), constitue le facteur de risque le plus important du cancer buccal. Le risque augmente avec une grande consommation de tabac sur une longue période. Toutes les structures anatomiques (lèvres, gencives, intérieur des joues, langue, pharynx, etc.) qui peuvent être en contact avec la fumée de produits du tabac ou le tabac sans fumée sont à risque de développer des lésions précancéreuses et cancéreuses. |
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La consommation fréquente et/ou excessive d’alcoolLa consommation fréquente ou excessive d’alcool sous toutes ses formes (spiritueux, vin rouge, vin blanc, bière, etc.), surtout sur une longue période, représente également un facteur de risque important dans le développement d’un cancer buccal. Des études démontrent d’ailleurs que le tabagisme et la consommation d’alcool combinés constituent un duo explosif en matière de risque de cancer de la bouche. Certaines études avancent même que les deux substances consommées ensemble peuvent augmenter le risque d’environ 30 fois. |